Dans tout ce chapitre, on considère deux réels \(a\) et \(b\), un intervalle \(I\) de \(\mathbb{R}\) et une fonction \(c\) définie sur \(I\).
Équations différentielles du premier ordre
Équation différentielle du premier ordre : définitions
- On appelle équation différentielle toute équation dont l’inconnue est une fonction et faisant intervenir sa dérivée (ou ses dérivées successives).
- Résoudre une équation différentielle sur un intervalle \(I\) de \(\mathbb{R}\), c’est chercher les fonctions définies sur \(I\) solutions de l’équation.
- On appelle équation différentielle d’ordre un à coefficients constants toute équation différentielle de la forme \(y^{\prime}+a y=b(t)\) où : – l’inconnue est la fonction \(y\), dérivable sur \(I\),- \(a\) est une constante réelle,- \(b\) est une fonction définie sur \(I\).
- L’équation différentielle \(y^{\prime}+a y=0\) est appelée équation homogène associée à l’équation différentielle \(y^{\prime}+a y=b(t)\).
Équation différentielle du premier ordre : solutions
- L’ensemble des solutions de l’équation différentielle homogène \(y^{\prime}+a y=0\) est stable par combinaison linéaire ; autrement dit, si \(y_1\) et \(y_2\) sont deux solutions de cette équation différentielle sur \(I\) alors, pour tous réels \(\alpha\) et \(\beta, \alpha y_1+\beta y_2\) est encore solution de l’équation différentielle homogène sur \(I\).
- L’ensemble des solutions de l’équation \(y^{\prime}+a y=0\) sur \(I\) est : \[ \left\{ y: \begin{array}{| ccl} \ I & \rightarrow & \mathbb{R} \\ \ t& \mapsto & \lambda \mathrm{e}^{-a t}\end{array},\ \lambda \in \mathbb{R}\right\} \]
- Soit \(y_0\) une solution de l’équation \(y^{\prime}+a y=b(t)\). L’ensemble des solutions de l’équation \(y^{\prime}+a y=b(t)\) est l’ensemble des fonctions \(y_0+y\) où \(y\) est solution de l’équation différentielle homogène \(y^{\prime}+a y=0\); autrement dit, l’ensemble des solutions de l’équation \(y^{\prime}+a y=b(t)\) est : \[ \left\{ y: \begin{array}{| ccl} \ I & \rightarrow & \mathbb{R} \\ \ t & \mapsto & y_0(t) \lambda \mathrm{e}^{-a t}\end{array},\ \lambda \in \mathbb{R}\right\} \]
- Si \(a\) est un réel non nul et si \(b\) est une fonction constante, l’ensemble des solutions de l’équation différentielle \(y^{\prime}+a y=b\) est : \[ \left\{ y: \begin{array}{| ccl} \ I & \rightarrow & \mathbb{R} \\ \ t& \mapsto & \dfrac{b}{a} + \lambda \mathrm{e}^{-a t}\end{array},\ \lambda \in \mathbb{R}\right\} \]
Principe de superposition
Soit \(b_1\) et \(b_2\) deux fonctions définies sur \(I, \alpha_1\) et \(\alpha_2\) deux réels.
Si \(y_1\) est solution de l’équation différentielle \(y^{\prime}+a y=b_1(t)\) et si \(y_2\) est solution de l’équation différentielle \(y^{\prime}+a y=b_2(t)\) alors \(\alpha_1 y_1+\alpha_2 y_2\) est solution de l’équation différentielle \(y^{\prime}+a y=\alpha_1 b_1(t)+\alpha_2 b_2(t)\).
Équations différentielles du second ordre
Équation différentielle du second ordre : définitions
- On appelle équation différentielle d’ordre deux à coefficients constants toute équation différentielle de la forme \(y^{\prime \prime}+a y^{\prime}+b y=c(t)\) où l’inconnue est la fonction \(y\), deux fois dérivable sur \(I\), – \(a\) et \(b\) sont deux constantes réelles, – \(c\) est une fonction définie sur \(I\).
- L’équation différentielle \(y^{\prime \prime}+a y^{\prime}+b y=0\) est appelée équation homogène associée à l’équation différentielle \(y^{\prime \prime}+a y^{\prime}+b y=c(t)\).
- L’équation \(r^2+a r+b=0\), d’inconnue \(r\) dans \(\mathbb{R}\), est appelée équation caractéristique de l’équation différentielle \(y^{\prime \prime}+a y^{\prime}+b y=c(t)\).
Équation différentielle du second ordre : solutions
Le cas des équations différentielles homogènes du second ordre
Considérons l’équation différentielle homogène \( (H):y^{\prime \prime}+a y^{\prime}+b y=0\).
- L’ensemble des solutions de l’équation différentielle homogène \( (H) \) est stable par combinaison linéaire; autrement dit, si \(y_1\) et \(y_2\) sont deux solutions de \( (H) \) alors, pour tous réels \(\alpha\) et \(\beta, \alpha y_1+\beta y_2\) est encore solution de \( (H) \)
- L’équation \(r^2+a r+b=0\) est appelée équation caractéristique associée à \( (H) \).
- Si l’équation \(r^2+a r+b=0\) admet deux solutions réelles \(r_1\) et \(r_2\) (i.e. si \(a^2-4 b>0\) ) alors l’ensemble des solutions de l’équation \( (H) \) est : \[ \left\{y: \begin{array}{| ccl} \ I & \rightarrow & \mathbb{R} \\ \ t& \mapsto& \lambda \mathrm{e}^{r_1 t}+\mu \mathrm{e}^{r_2 t} \end{array} , \ (\lambda, \mu) \in \mathbb{R}^2\right\} \]
- Si l’équation \(r^2+a r+b=0\) admet une unique solution réelle \(r\) (i.e. si \(a^2-4 b=0\) ) alors l’ensemble des solutions de l’équation \( (H) \) est : \[ \left\{y: \begin{array}{| ccl} \, I & \rightarrow & \mathbb{R} \\ \, t & \mapsto & \left( \lambda t+\mu \right) \mathrm{e}^{r t} \end{array}, \ (\lambda, \mu) \in \mathbb{R}^2\right\} \]
Le cas général
Soit \(y_0\) une solution de l’équation \(y^{\prime \prime}+a y^{\prime}+b y=c(t)\).
- L’ensemble des solutions de l’équation \(y^{\prime \prime}+a y^{\prime}+b y=c(t)\) est l’ensemble des fonctions \(y_0+y\) où \(y\) est solution de l’équation différentielle homogène \(y^{\prime \prime}+a y^{\prime}+b y=0\).
- Si \(c\) est une fonction constante, alors la fonction constante égale à \(\dfrac{c}{b}\) est une solution particulière de l’équation différentielle \(y^{\prime \prime}+a y^{\prime}+b y=c\).
Principe de superposition
Soit \(c_1\) et \(c_2\) deux fonctions définies sur \(I, \alpha_1\) et \(\alpha_2\) deux réels. Si \(y_1\) est solution de l’équation différentielle \(y^{\prime \prime}+a y^{\prime}+b y=c_1(t)\) et si \(y_2\) est solution de l’équation différentielle \(y^{\prime \prime}+a y^{\prime}+b y=c_2(t)\) alors \(\alpha_1 y_1+\alpha_2 y_2\) est solution de l’équation différentielle \(y^{\prime \prime}+a y^{\prime}+b y=\alpha_1 c_1(t)+\alpha_2 c_2(t)\).
Trajectoires
Trajectoire convergente d’une solution : définition
Soit \(y\) une solution de l’équation \( (\mathrm{ED}) \).
- Le graphe de \(y\) est aussi appelé trajectoire de \(y\) : c’est l’ensemble \(\{(t, y(t)), \ t \in I\}\).
- Si \(I\) est un intervalle de la forme \([\alpha,+\infty[\) ou \(] \alpha,+\infty[\), on dit que la trajectoire \(\{(t, y(t)), \ t \in I\}\) est convergente si \(y(t)\) a une limite finie \(y^*\) lorsque \(t\) tend vers \(+\infty\). Le cas échéant, on dit que la trajectoire \(\{(t, y(t)), t \in I\}\) converge vers \(\left\{\left(t, y^*\right), t \in I\right\}\).
Problème de Cauchy
Soit \(t_0\) un élément de \(I\) et \(y_0\) un réel.
Il existe une unique solution \(y\) de l’équation différentielle \((\mathrm{E D})\) telle que \(y\left(t_0\right)=y_0\); autrement dit, il existe une unique solution \(y\) dont la trajectoire contient le point \(\left(t_0, y_0\right)\).
État d’équilibre
- Les solutions constantes de l’équation \((\mathrm{ED})\), s’il en existe, sont appelées états d’équilibres ou solutions d’équilibre de l’équation différentielle.
- Si \(y\) est une solution d’équilibre de \((\mathrm{ED})\), sa trajectoire est appelée trajectoire d’équilibre de l’équation différentielle.