Limites d’une fonction en un point
Les preuves de cette section, souvent très théorique, et utilisant des notations lourdes, ne présentent pas un intérêt fondamental, mais leur lecture peut permettre d’aider à mémoriser le cours et à maîtriser certaines techniques de rédaction. Elles pourront cependant n’être travaillées que dans un deuxième temps, lorsque les méthodes fondamentales seront maîtrisées.
Notions de topologie
Définition
Si \(a\) et \(b\) sont deux réels tels que \(a\leqslant b\), on appelle segment d’extrémités \(a\) et \(b\) on note \([a,b]\) l’ensemble \[[a,b]=\{x\in\mathbb{R}\ / \ a\leqslant x\leqslant b\}\]
Définition
On dit qu’une partie \(I\) de \(\mathbb{R}\) est un intervalle si, pour tout couple \((a,b)\) d’éléments de \(I\), le segment d’extrémités \(a\) et \(b\) est inclus dans \(I\), c’est-à-dire si : \[\forall (a,b)\in I^2 \ / \ a\leqslant b,\ (a\leqslant x\leqslant b \Longrightarrow x\in I)\]
Remarques
Dit basiquement et en termes peu rigoureux, un intervalle est donc un ensemble sans trous .
On conviendra également de parler d’intervalles d’entiers en notant, si \(p\) et \(n\) sont deux entiers tels que \(p\leqslant n\) : \(\left[\kern-0.15em\left[ {p,n} \right]\kern-0.15em\right]=[p,n] \cap \mathbb{Z}\).
Exemples
Les segments de \(\mathbb{R}\) sont des intervalles.
\(\mathbb{R}^+\) est un intervalle.
\(\mathbb{R}^\ast\) n’est pas un intervalle.
Notations
Pour tout couple \((a,b)\) de réels tels que \(a\leqslant b\), on convient de noter :
\([a,b[\,=\{x\in\mathbb{R}\ / \ a\leqslant x < b\}\)
\(]a,b]=\{x\in\mathbb{R}\ / \ a < x \leqslant b\}\)
\(]a,b[\,=\{x\in\mathbb{R}\ / \ a < x < b\}\)
\(]{-\infty},a]=\{x\in\mathbb{R}\ / \ x\leqslant a\}\)
\(]{-\infty},a[\,=\{x\in\mathbb{R}\ / \ x< a\}\)
\([a,{+\infty}[\,=\{x\in\mathbb{R}\ / \ x\geqslant a\}\)
\(]a,{+\infty}[\,=\{x\in\mathbb{R}\ / \ x> a\}\)
Définition
Si \(a\) et \(b\) sont deux réels tels que \(a\leqslant b\),
les intervalles de la forme \(]{-\infty},a]\), \([a,b]\), \([a,{+\infty}[\), \(\mathbb{R}\) et \(\varnothing\) sont appelés intervalles fermés,
les intervalles de la forme \(]{-\infty},a[\), \(]a,b[\), \(]a,{+\infty}[\), \(\mathbb{R}\) et \(\varnothing\) sont appelés intervalles ouverts,
les intervalles de la forme \([a,b[\) ou \(]a,b]\) sont appelés intervalles semi-ouverts.
Remarques
Ainsi \(\mathbb{R}\) et \(\varnothing\) sont donc à la fois ouverts et fermés.
On peut remarquer que, si \(I\) est un intervalle fermé, alors le complémentaire \(\mathbb{R}\setminus I\) de \(I\) dans \(\mathbb{R}\) est un intervalle ouvert ou la réunion d’intervalles ouverts.
De même, si \(I\) est un intervalle ouvert, alors le complémentaire \(\mathbb{R}\setminus I\) de \(I\) dans \(\mathbb{R}\) est un intervalle fermé ou la réunion d’intervalles fermés.
Exemples
\([-2,1]\) est un intervalle fermé. Son complémentaire dans \(\mathbb{R}\) est \(]{-\infty},-2[\,\cup \,]1,{+\infty}[\), qui est la réunion des intervalles ouverts \(]{-\infty},-2[\) et \(]1,{+\infty}[\)
\(]5,{+\infty}[\) est un intervalle ouvert. Son complémentaire dans \(\mathbb{R}\) est l’intervalle fermé \(]{-\infty},5]\).
Notations
Si \(I\) est un intervalle de \(\mathbb{R}\), on note :
\(\overline{I}\) le plus petit intervalle (au sens de l’inclusion) fermé contenant \(I\) (autrement dit la réunion de \(I\) et de ses bornes réelles éventuelles),
\(\stackrel{\circ}{I}\) le plus grand intervalle ouvert contenu dans \(I\) (autrement dit \(I\) privé de ses bornes éventuelles).
Exemples
Si \(I=[-5,7[\), alors : \(\overline{I}=[-5,7]\) et \(\stackrel{\circ}{I}=\,]-5,7[\).
Si \(I=[-5,7]\), alors : \(\overline{I}=[-5,7]\) et \(\stackrel{\circ}{I}=\,]-5,7[\).
Si \(I=\,]-5,7[\), alors : \(\overline{I}=[-5,7]\) et \(\stackrel{\circ}{I}=\,]-5,7[\).
Si \(I=\,]{-\infty},7]\), alors : \(\overline{I}=\,]{-\infty},7]\) et \(\stackrel{\circ}{I}=\,]{-\infty},7[\).
Notation
On note : \(\overline{\mathbb{R}}=\mathbb{R}\,\cup \,\{{-\infty},{+\infty}\}\).
Remarque
Cette notation est adoptée par analogie avec les notations précédentes mais n’en est pas une conséquence.
Définition
Soit \(a\) un élément de \(\overline{\mathbb{R}}\).
Si \(a\) est un réel, on appelle voisinage de \(a\) toute partie \(V_a\) de \(\mathbb{R}\) contenant un intervalle ouvert de centre \(a\) (i.e. de la forme \(]a-\alpha,a+\alpha[\) où \(\alpha\) est un réel strictement positif).
Si \(a\) est un réel, on appelle voisinage épointé de \(a\) tout ensemble de la forme \(V_a \setminus \{a\}\) où \(V_a\) est un voisinage de \(a\).
Si \(a={+\infty}\) (respectivement si \(a={-\infty}\)), on appelle voisinage de \(a\) toute partie \(V_a\) de \(\mathbb{R}\) contenant un intervalle ouvert de la forme \(]A,{+\infty}[\) (respectivement \(]{-\infty},A[\)).
Définition
Soit \(a\in\overline{\mathbb{R}}\). On dit qu’une fonction \(f\) est définie au voisinage de \(a\) s’il existe un voisinage \(V_a\) de \(a\) tel que \(\mathcal{D}_f \cap (V_a \setminus \{a\})\) contienne un intervalle non vide.
Exemple
Les fonctions \(x\mapsto \dfrac{1}{x}\), \(x\mapsto \sqrt{x}\) et \(x\mapsto x\) sont définies au voisinage de \(0\).
La fonction \(x\mapsto \dfrac{1}{\sqrt{1-x}}\) est définie au voisinage de \(1\).
Limite finie d’une fonction en un point de
Dans toute la suite de cette partie et sauf précision complémentaire, \(a\), \(b\) et \(\ell\) sont des éléments quelconques de \(\overline{\mathbb{R}}\) et \(I\) est un voisinage éventuellement épointé de \(a\).
Sauf précision, toutes les fonctions envisagées sont supposées définies sur \(I\).
Limite finie en un point
Définition
On suppose que \(a\) et \(\ell\) sont réels. On dit que :
\(f\) tend vers \(\ell\) en \(a\) et on note \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=\ell\) ou \(\displaystyle\lim_a f=\ell\) si : \[\forall \varepsilon\in\mathbb{R}_+^\ast,\ \exists\,\alpha\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in \,]a-\alpha,a+\alpha[\,\cap \, I,\ \left| f(x)-\ell \right| < \varepsilon\]
\(f\) tend vers \(\ell\) en \(a\) à gauche et on note \(\displaystyle\lim_{x\to a^-} f(x)=\ell\) ou \(\displaystyle\lim_{x\substack{\to\\ <} a} f=\ell\) si : \[\forall \varepsilon\in\mathbb{R}_+^\ast,\ \exists\,\alpha\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in \,]a-\alpha,a] \cap \, I,\ \left| f(x)-\ell \right| < \varepsilon\]
\(f\) tend vers \(\ell\) en \(a\) à droite et on note \(\displaystyle\lim_{x\to a^+} f(x)=\ell\) ou \(\displaystyle\lim_{x\substack{\to\\ >} a} f=\ell\) si : \[\forall \varepsilon\in\mathbb{R}_+^\ast,\ \exists\,\alpha\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in [a,a+\alpha[\, \cap \, I,\ \left| f(x)-\ell \right| < \varepsilon\]
Remarque
Pour mieux comprendre la définition de la limite finie d’une fonction en un point, on pourra lire la première phrase comme suit : on dit que \(f\) tend vers \(\ell\) quand \(x\) tend vers \(a\) si \(f(x)\) peut être rendu aussi proche que l’on veut de \(\ell\) en prenant \(x\) suffisamment proche de \(a\) .
En particulier, si \(f\) est définie en \(a\) et si \(f\) admet une limite en \(a\), alors nécessairement : \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=f(a)\). Attention, cela n’est bien sûr vrai que si \(f\) admet une limite en \(a\).
On peut remarquer qu’il est équivalent de dire que \(f(x)\) tend vers \(\ell\) quand \(x\) tend vers \(a\) et que \(f(x)-\ell\) tend vers \(0\) quand \(x\) tend vers \(a\).
On notera \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=0^+\) pour dire que \(f\) tend vers \(0\) en \(a\) en restant positive au voisinage de \(a\) et \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=0^-\) pour dire que \(f\) tend vers \(0\) en \(a\) en restant négative au voisinage de \(a\).
Proposition
Pour tout entier naturel \(n\) et pour tout réel \(a\), on a :
\(\displaystyle\lim_{x\to a} x^n=a^n\)
si \(a\geqslant 0\), \(\displaystyle\lim_{x\to a} \sqrt{x}=\sqrt{a}\)
si \(a\neq 0\), \(\displaystyle\lim_{x\to a} \dfrac{1}{x^n}=\dfrac{1}{a^n}\)
Définition
On suppose que \(\ell\) est réel.
On dit que \(f\) tend vers \(\ell\) en \({+\infty}\) et on note \(\displaystyle\lim_{x\to {+\infty}} f(x)=\ell\) ou \(\displaystyle\lim_{+\infty}f=\ell\) si : \[\forall \varepsilon\in\mathbb{R}_+^\ast,\ \exists\,A\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x>A,\ \left| f(x)-\ell \right| < \varepsilon\]
On dit que \(f\) tend vers \(\ell\) en \({-\infty}\) et on note \(\displaystyle\lim_{x\to {-\infty}} f(x)=\ell\) ou \(\displaystyle\lim_{-\infty}f=\ell\) si : \[\forall \varepsilon\in\mathbb{R}_+^\ast,\ \exists\,A\in\mathbb{R}_-^\ast \ / \ \forall x<A,\ \left| f(x)-\ell \right| < \varepsilon\]
Proposition
Pour tout entier naturel \(n\), on a :
\(\displaystyle\lim_{x\to {+\infty}} \dfrac{1}{x^n}=0\)
\(\displaystyle\lim_{x\to {-\infty}} \dfrac{1}{x^n}=0\)
Preuve
Soit \(n\) un entier naturel non nul.
Soit \(\varepsilon\in\mathbb{R}_+^\ast\). Pour tout réel \(x\) strictement positif, on a : \[\left| \frac{1}{x^n} \right| < \varepsilon \Longleftrightarrow x^n > \frac{1}{\varepsilon}\] et donc, la fonction \(t\mapsto \sqrt[n]{t}\) étant strictement croissante sur \(\mathbb{R}_+^\ast\) : \[\left| \frac{1}{x^n} \right| < \varepsilon \Longleftrightarrow x > \frac{1}{\sqrt[n]{\varepsilon}}\] ce qui prouve, en posant \(A=\displaystyle\frac{1}{\sqrt[n]{\varepsilon}}\) : \[\forall \varepsilon\in\mathbb{R}_+^\ast,\ \exists\,A\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x>A,\ \left| \frac{1}{x^n}-0 \right| < \varepsilon\] c’est-à-dire : \[\lim_{x\to {+\infty}} \frac{1}{x}=0\]
Se démontre comme le point précédent.
Limite infinie en un point
Définition
On suppose que \(a\) est un réel.
On dit que \(f\) tend vers \({+\infty}\) en \(a\) et on note \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)={+\infty}\) si : \[\forall M\in\mathbb{R},\ \exists\,\alpha\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in\,]a-\alpha,a+\alpha[\,\cap\,\mathcal{D}_f,\ f(x)>M\]
On dit que \(f\) tend vers \({+\infty}\) en \(a\) à droite et on note \(\displaystyle\lim_{x\to a^+} f(x)={+\infty}\) ou \(\displaystyle\lim_{x\underset >\to a } f(x)={+\infty}\) si : \[\forall M\in\mathbb{R},\ \exists\,\alpha\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in\,[a,a+\alpha[\,\cap\,\mathcal{D}_f,\ f(x)>M\]
On dit que \(f\) tend vers \({+\infty}\) en \(a\) à gauche et on note \(\displaystyle\lim_{x\to a^-} f(x)={+\infty}\) ou \(\displaystyle\lim_{x\underset <\to a } f(x)={+\infty}\) si : \[\forall M\in\mathbb{R},\ \exists\,\alpha\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in\,]a-\alpha,a]\,\cap\,\mathcal{D}_f,\ f(x)>M\]
On dit que \(f\) tend vers \({-\infty}\) en \(a\) et on note \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)={-\infty}\) si : \[\forall M\in\mathbb{R},\ \exists\,\alpha\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in\,]a-\alpha,a+\alpha[\,\cap\,\mathcal{D}_f,\ f(x)<M\]
On dit que \(f\) tend vers \({-\infty}\) en \(a\) à droite et on note \(\displaystyle\lim_{x\to a^+} f(x)={-\infty}\) ou \(\displaystyle\lim_{x\underset >\to a } f(x)={-\infty}\) si : \[\forall M\in\mathbb{R},\ \exists\,\alpha\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in\,[a,a+\alpha[\,\cap\,\mathcal{D}_f,\ f(x)<M\]
On dit que \(f\) tend vers \({-\infty}\) en \(a\) à gauche et on note \(\displaystyle\lim_{x\to a^-} f(x)={-\infty}\) ou \(\displaystyle\lim_{x\underset <\to a } f(x)={-\infty}\) si : \[\forall M\in\mathbb{R},\ \exists\,\alpha\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in\,]a-\alpha,a]\,\cap\,\mathcal{D}_f,\ f(x)<M\]
Proposition
\[\lim_{x\to 0^+} \dfrac{1}{x}={+\infty},\qquad \quad\text{et}\quad\qquad \lim_{x\to 0^-} \dfrac{1}{x}={-\infty}\]
Exercice
Démontrer la proposition.
Solution
On démontre le premier résultat, le deuxième se démontre de manière analogue. Il suffit de poser, pour tout réel \(M>0\), \(\alpha=\dfrac{1}{M}\) et, pour \(M\leqslant 0\), \(\alpha=1\) pour écrire, grâce à la croissance sur \(\mathbb{R}_+^\ast\) de la fonction inverse : \[\forall M\in\mathbb{R}_+^\ast,\ \exists \,\alpha\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in\left]0,\alpha \right[,\ \frac{1}{x}>M\]
ce qui signifie bien que : \[\lim_{x\to 0^+} \frac{1}{x}={+\infty}\]
Définition
On dit que \(f\) tend vers \({+\infty}\) en \({+\infty}\) et on note \(\displaystyle\lim_{x\to {+\infty}} f(x)={+\infty}\) si : \[\forall M\in\mathbb{R},\ \exists\,A\in\mathbb{R}\ / \ \forall x>A,\ f(x)>M\]
On dit que \(f\) tend vers \({+\infty}\) en \({-\infty}\) et on note \(\displaystyle\lim_{x\to {-\infty}} f(x)={+\infty}\) si : \[\forall M\in\mathbb{R},\ \exists\,A\in\mathbb{R}\ / \ \forall x<A,\ f(x)>M\]
On dit que \(f\) tend vers \({-\infty}\) en \({+\infty}\) et on note \(\displaystyle\lim_{x\to {+\infty}} f(x)={-\infty}\) si : \[\forall M\in\mathbb{R},\ \exists\,A\in\mathbb{R}\ / \ \forall x>A,\ f(x)<M\]
On dit que \(f\) tend vers \({-\infty}\) en \({-\infty}\) et on note \(\displaystyle\lim_{x\to {-\infty}} f(x)={-\infty}\) si : \[\forall M\in\mathbb{R},\ \exists\,A\in\mathbb{R}\ / \ \forall x<A,\ f(x)<M\]
Proposition
Pour tout entier naturel \(n\) non nul, on a : \[\lim_{x\to {+\infty}} x^n={+\infty},\qquad \quad\text{et}\quad\qquad \lim_{x\to {+\infty}} \sqrt{x}={+\infty}.\]
Exercice
Démontrer la proposition.
Solution
Si \(M\geqslant 0\), on pose \(A=\sqrt[n]{M}\) et si \(M<0\), on pose \(A=0\). La fonction \(x\mapsto x^n\) étant croissante sur \(\mathbb{R}^+\), on a alors : \[\forall M\in\mathbb{R},\ \exists \,A\in\mathbb{R}\ / \ \forall x>A,\ x^n >M\]
ce qui signifie bien que : \[\lim_{x\to {+\infty}} x^n={+\infty}\]
Pour tout réel \(M\), on pose \(A=M^2\). La fonction \(x\mapsto \sqrt{x}\) étant croissante sur \(\mathbb{R}^+\), on a alors : \[\forall M\in\mathbb{R},\ \exists \,A\in\mathbb{R}\ / \ \forall x>A,\ \sqrt{x}>M\]
ce qui signifie que : \[\lim_{x\to {+\infty}} \sqrt{x} ={+\infty}\]
Théorème
Si \(f\) admet une limite \(\ell\) en \(a\), alors cette limite est unique.
Exercice
On se propose de démontrer que, si \(f\) admet pour limite \(\ell\) en \(a\), alors sa limite \(\ell\) est unique. On traite le cas où \(a\) est un réel, invitant le lecteur à s’inspirer de cette preuve pour traiter les autres cas.
On suppose que \(f\) admet deux limites finies \(\ell\) et \(\ell'\) en \(a\).
En appliquant la définition de la limite, démontrer que : \[\forall \varphi\in\mathbb{R}_+^\ast,\ \left| \ell – \ell' \right| \leqslant 2\varepsilon\]
En déduire que : \(\ell=\ell'\).
On suppose que \(f\) tend vers \({+\infty}\) en \(a\). Démontrer que \(f\) ne peut avoir une limite finie ou une limite égale à \({-\infty}\).
Solution
Soit \(\varepsilon\in\mathbb{R}_+^\ast\). On a : \[\left| \ell – \ell' \right| = \left| \ell – f(x)+f(x)-\ell' \right|\] et donc, d’après l’inégalité triangulaire : \[\left| \ell – \ell' \right| \leqslant \left| \ell-f(x) \right|+\left| f(x)-\ell' \right|\]
De plus, comme \(f\) admet deux limites finies \(\ell\) et \(\ell '\) en \(a\), on a, par définition de la limite : \[\forall \varepsilon\in\mathbb{R}_+^\ast,\ \begin{cases} \exists\,\alpha_1\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in\,]a-\alpha_1,a+\alpha_1[\,\cap\, \mathcal{D}_f,\ \left| f(x)-\ell \right| < \varepsilon\\ \exists\,\alpha_2\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in\,]a-\alpha_2,a+\alpha_2[\,\cap\,\mathcal{D}_f,\ \left| f(x)-\ell' \right| < \varepsilon \end{cases}\]
Posons alors : \(\alpha=\min(\alpha_1,\alpha_2)\). On a alors, en choisissant un réel \(x\) quelconque appartenant à \(]a-\alpha,a+\alpha[\,\cap\,\mathcal{D}_f\) (qui n’est pas vide car \(f\) est supposée définie sur un voisinage épointé de \(a\)) \[\left| \ell-f(x) \right| < \varepsilon \quad\text{et}\quad\left| f(x)-\ell' \right|< \varepsilon\] et donc : \[\boxed{\forall \varepsilon \in\mathbb{R}_+^\ast,\ \left| \ell – \ell' \right| \leqslant 2\varepsilon}\]
Supposons que : \(\ell\neq \ell'\). On a alors : \[\left| \ell – \ell' \right| >0\] et alors, d’après le résultat de la question précédente avec \(\varepsilon= \dfrac{\left| \ell – \ell' \right| }{2}\) : \[\left| \ell – \ell' \right| > \left| \ell – \ell' \right|\] ce qui est absurde et nous permet de conclure : \[\boxed{\ell=\ell'}\]
Comme \(f\) tend vers \({+\infty}\) en \(a\), on a : \[\forall \ell \in\mathbb{R},\ \exists \alpha \in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in\, ]a-\alpha,a+\alpha[\,\cap\,\mathcal{D}_f,\ f(x) > \ell+1\] ce qui suffit pour affirmer que : \[ f \text{ ne peut tendre ni vers un réel } \ell \text{, ni vers }+\infty\]
Remarque
On montre de même qu’une fonction ne peut tendre vers \({-\infty}\) en \(a\) et avoir une autre limite \(\ell\) (réelle ou égale à \({+\infty}\)) en \(a\).
Si \(f\) admet une limite \(\ell\) non nulle en \(a\), il existe un voisinage de \(a\) sur lequel \(f\) ne s’annule pas.
Remarque
Ce résultat n’est pas au programme mais nous sera utile dans un grand nombre de démonstrations. Il est donc important de savoir le redémontrer.
Preuve
On traite le cas où \(a\) et \(\ell\) sont réels (les autres cas se traitent de manière analogue, avec la définition). On suppose donc que : \(\ell\in\mathbb{R}^\ast\). Par définition, on a alors : \[\forall \varepsilon\in\mathbb{R}_+^\ast,\ \exists\,\alpha\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in\, ]a-\alpha,a+\alpha[\,\cap\,\mathcal{D}_f,\ \left| f(x)-\ell \right| <\varepsilon\] soit encore : \[\forall \varepsilon\in\mathbb{R}_+^\ast,\ \exists\,\alpha\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in\, ]a-\alpha,a+\alpha[\,\cap\,\mathcal{D}_f,\ \ell-\varepsilon < f(x) < \ell+\varepsilon\] Il suffit alors de prendre \(\varepsilon=\frac{\ell}{2}\) si \(\ell>0\) et \(\varepsilon=-\frac{\ell}{2}\) si \(\ell<0\) (donc \(\varepsilon=\frac{\left| \ell \right|}{2}\)) pour voir qu’il existe un voisinage de \(a\) sur lequel \(f\) ne s’annule pas.
Remarque
On a même prouvé que, si \(f\) admet une limite \(\ell\) non nulle en \(a\), la fonction \(\left| f \right|\) admet un minorant \(m\) strictement positif au voisinage de \(a\).
Limites et opérations algébriques
Théorème
Soit \(f\) et \(g\) deux fonctions, \(\ell\) et \(\ell '\) deux réels. Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=\ell\) et \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)=\ell'\), alors :
si \(\lambda\) est un réel : \(\displaystyle\lim_{x\to a} \lambda f(x)=\lambda \ell\)
\(\displaystyle\lim_{x\to a}\left| f(x) \right|=\left| \ell \right| \rule[0pt]{0pt}{15pt}\)
\(\displaystyle\lim_{x\to a}[f(x)+g(x)]=\ell+\ell' \rule[0pt]{0pt}{15pt}\)
\(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x) \times g(x)= \ell\times \ell' \rule[0pt]{0pt}{15pt}\)
si \(\ell'\neq 0\) : \(\displaystyle\lim_{x\to a} \dfrac{f(x)}{g(x)}=\frac{\ell}{\ell'}\)
Remarques
Ces résultats restent valables dans le cas d’une limite à droite ou à gauche en \(a\) si \(a\in\mathbb{R}\).
Attention : on ne peut rien dire de la limite éventuelle de \(f\) en \(a\) si \(\displaystyle\lim_{x\to a} \left| f(x) \right|=\ell\) avec \(\ell>0\). \(f\) peut tendre vers \(\ell\), vers \(-\ell\), ou même ne pas avoir de limite.
Exemples
Pour tout \(a\in\mathbb{R}\), comme \(\displaystyle\lim_{x\to a} x=a\), on en déduit successivement :
\(\displaystyle\forall \alpha\in\mathbb{R},\ \lim_{x\to a} \alpha x=\alpha a\),
pour tout \(n\in\mathbb{N}\) et pour toute fonction polynôme \(P\) de degré inférieur ou égal à \(n\) : \(\displaystyle\lim_{x\to a} P(x) =P(a)\) (par récurrence sur \(n\) et en utilisant i et iii),
pour toute fonction rationnelle \(R\) définie en \(a\) : \(\displaystyle\lim_{x\to a} R(x)=R(a)\).
Théorème
Soit \(f\) et \(g\) deux fonctions.
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=\ell \in\mathbb{R}\) et \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)={+\infty}\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} [f(x)+g(x)]={+\infty}\rule[0pt]{0pt}{15pt}\)
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)={+\infty}\) et \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)={+\infty}\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} [f(x)+g(x)]={+\infty}\rule[0pt]{0pt}{15pt}\)
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=\ell \in\mathbb{R}\) et \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)={-\infty}\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} [f(x)+g(x)]={-\infty}\rule[0pt]{0pt}{15pt}\)
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)={-\infty}\) et \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)={-\infty}\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} [f(x)+g(x)]={-\infty}\rule[0pt]{0pt}{15pt}\)
Preuve
On démontre le point i dans le cas où \(a\) est réel (les autres points et les cas où \(a\) est infini se prouvent de manière analogue).
Soit \(M\in\mathbb{R}\). Comme \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=\ell\in\mathbb{R}\), on a, par définition de la limite : \[\exists\,\alpha_1\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in\,]a-\alpha_1,a+\alpha_1[\,\cap \,I,\ \left| f(x)-\ell \right|<1\] et alors : \[\exists\,\alpha_1\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in\,]a-\alpha_1,a+\alpha_1[\,\cap \,I,\ f(x)>\ell-1\] De plus, comme \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)={+\infty}\), on peut écrire : \[\exists\,\alpha_2\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in\,]a-\alpha_2,a+\alpha_2[\,\cap\,I,\ g(x)>M-\ell+1\] et alors, en posant \(\alpha=\min(\alpha_1,\alpha_2)\) : \[\exists\,\alpha\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in\,]a-\alpha,a+\alpha[\,\cap\,I,\ f(x)+g(x)>M\] ce qui prouve, ceci étant vrai pour tout réel \(M\), que : \(\displaystyle\lim_{x\to a} [f(x)+g(x)]={+\infty}\).
Remarque
Ces résultats restent valables dans le cas d’une limite à gauche ou à droite dans le cas où \(a\) est réel.
Exemple
Comme \(\displaystyle\lim_{x\to {+\infty}} \dfrac{1}{x}=0\) et \(\displaystyle\lim_{x\to {+\infty}} x^2={+\infty}\), on a : \[\lim_{x\to {+\infty}} \left(\frac{1}{x}+x^2\right)={+\infty}\]
Théorème
Soit, \(f\) et \(g\) deux fonctions.
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=\ell \in\mathbb{R}_+^\ast\) et \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)={+\infty}\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} [f(x)\times g(x)]={+\infty}\rule[0pt]{0pt}{15pt}\)
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=\ell \in\mathbb{R}_-^\ast\) et \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)={+\infty}\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} [f(x)\times g(x)]={-\infty}\rule[0pt]{0pt}{15pt}\)
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)={+\infty}\) et \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)={+\infty}\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} [f(x)\times g(x)]={+\infty}\rule[0pt]{0pt}{15pt}\)
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=\ell \in\mathbb{R}_+^\ast\) et \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)={-\infty}\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} [f(x)\times g(x)]={-\infty}\rule[0pt]{0pt}{15pt}\)
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=\ell \in\mathbb{R}_-^\ast\) et \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)={-\infty}\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} [f(x)\times g(x)]={+\infty}\rule[0pt]{0pt}{15pt}\)
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)={+\infty}\) et \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)={-\infty}\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} [f(x)\times g(x)]={-\infty}\rule[0pt]{0pt}{15pt}\)
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)={-\infty}\) et \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)={-\infty}\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} [f(x)\times g(x)]={+\infty}\rule[0pt]{0pt}{15pt}\)
Exercice
Démontrer le théorème.
Solution
On démontre le point i dans le cas où \(a={+\infty}\) (le point iii et les cas où \(a\) est réel ou égal à \({-\infty}\) se prouvent de façon analogue, les autres cas s’en déduisent en considérant \(-f\) et/ou \(-g\)).
Soit \(M\in\mathbb{R}\). Par définition de la limite, on peut écrire, comme \(\displaystyle\lim_{x\to {+\infty}} g(x)={+\infty}\) : \[\exists\,\alpha_1\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x>\alpha_1,\ g(x)>M\]
De plus, comme \(\displaystyle\lim_{x\to {+\infty}} f(x)=\ell\in\mathbb{R}_+^\ast\), on obtient, en prenant \(\varepsilon=\dfrac{\ell}{2}\) dans la définition de la limite : \[\exists\,\alpha_2\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x>\alpha_2,\ \left| f(x)-\ell \right| < \frac{\ell}{2}\]
et alors : \[\exists\,\alpha_2\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x>\alpha_2,\ f(x)> \frac{\ell}{2}\]
et donc, en posant \(\alpha=\max(\alpha_1,\alpha_2)\) : \[\exists\,\alpha\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x>\alpha,\ f(x)g(x)>\frac{M\ell}{2}\]
Comme ce résultat est vrai pour tout réel \(M\) et comme \(\ell\neq 0\), on obtient alors, en substituant \(\dfrac{2M}{\ell}\) à \(M\) : \[\exists\,\alpha\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x>\alpha,\ f(x)g(x)>M\]
c’est-à-dire : \[\lim_{x\to {+\infty}} f(x)g(x)={+\infty}\]
Remarque
Ces résultats restent valables dans le cas d’une limite à gauche ou à droite dans le cas où \(a\) est réel.
Exemple
Comme \(\displaystyle\lim_{x\to {-\infty}} \left(\dfrac{1}{x}-3\right)=-3\) et \(\displaystyle\lim_{x\to {-\infty}} (x^3+x)={-\infty}\), on a : \[\lim_{x\to {-\infty}} \left(\dfrac{1}{x}-3\right)(x^3+x)={+\infty}\]
Théorème
Soint \(J\) un intervalle de \(\mathbb{R}\) et \(b\) un élément de \(J\) ou une borne (éventuellement infinie) de \(J\). On suppose que \(f\) prend ses valeurs dans \(J\) et que \(g\) est une fonction définie sur \(J\).
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=b\) et \(\displaystyle\lim_{x\to b} g(x)=\ell\), alors : \[\lim_{x\to a} (g \circ f)(x)=\ell\]
Preuve
On suppose que \(a\), \(b\) et \(\ell\) sont réels (la démonstration analogue dans les autres cas, en adaptant la définition de la limite). Soit \(\varepsilon\in\mathbb{R}_+^\ast\). Comme \(\displaystyle\lim_{x\to b} g(x)=\ell\), on a : \[\exists\,\alpha\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in \left] b-\alpha,b+\alpha \right[\,\cap \,J,\ \left| g(x)-\ell \right| <\varepsilon.\] De plus, comme \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=b\), on a : \[\exists\,\eta\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in \left] a-\eta,a+\eta \right[\,\cap \,I,\ \left| f(x)-b \right| <\alpha\] et donc : \[\forall \varepsilon\in\mathbb{R}_+^\ast,\ \exists\,\eta\in\mathbb{R}_+^\ast\ / \ \forall x\in\left]a-\eta,a+\eta\right[ \,\cap \,I,\ \left| (g\circ f)(x)-\ell \right| < \varepsilon\] c’est-à-dire : \(\displaystyle\lim_{x\to a} (g \circ f)(x)=\ell\).
Remarque
Ces résultats restent valables dans le cas d’une limite à gauche ou à droite dans le cas où \(a\) est réel.
Exercice
Déterminer la limite éventuelle de \(f:x\mapsto \sqrt{\dfrac{3-x}{x+2}}\) en \(2\).
Solution
On remarque tout d’abord que la fonction \(x\mapsto \dfrac{3-x}{x+2}\) est définie sur \(\mathbb{R}\setminus \{-2\}\) et qu’elle est positive uniquement sur \(]-2,3]\) donc, comme la fonction \(t\mapsto \sqrt{t}\) est définie sur \(\mathbb{R}^+\), \(f\) est définie sur \(]-2,3]\) donc il est pertinent de chercher la limite en \(2\).
De plus, comme la fonction \(x\mapsto \dfrac{3-x}{x+2}\) est une fonction rationnelle définie en \(2\), on a, d’après l’exemple 16.5 : \[\lim_{x\to 2} \dfrac{3-x}{x+2}=\dfrac{3-2}{2+2}=\frac{1}{4}\]
Par ailleurs, on a : \[\lim_{x\to \frac{1}{4}} \sqrt{x}=\sqrt{\frac{1}{4}}=\frac{1}{2}\]
et donc : \[\lim_{x\to 2} f(x)=\frac{1}{2}\]
Remarque
Comme \(\displaystyle\lim_{x\to 0^+} \dfrac{1}{x}={+\infty}\) et \(\displaystyle\lim_{x\to 0^-} \dfrac{1}{x}={-\infty}\), on en déduit le théorème suivant :
Théorème
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)=\ell\in\{{-\infty},{+\infty}\}\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} \dfrac{1}{g(x)}=0\)
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=\ell\in\mathbb{R}_+^\ast\cup \{{+\infty}\}\) et \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)=0^+\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} \dfrac{f(x)}{g(x)}={+\infty}\)
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=\ell\in\mathbb{R}_-^\ast \cup \{{-\infty}\}\) et \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)=0^+\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} \dfrac{f(x)}{g(x)}={-\infty}\)
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=\ell\in\mathbb{R}_+^\ast\cup \{{+\infty}\}\) et \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)=0^-\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} \dfrac{f(x)}{g(x)}={-\infty}\)
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=\ell\in\mathbb{R}_-^\ast \cup \{{-\infty}\}\) et \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)=0^-\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} \dfrac{f(x)}{g(x)}={+\infty}\)
Exercice
Déterminer la limite éventuelle de \(f:x\mapsto \sqrt{\dfrac{3-x}{x+2}}\) en \(-2\).
Solution
On a déjà vu précédemment que \(f\) est définie sur \(]-2,3]\), donc il est pertinent de rechercher la limite de \(f\) en \(-2\). De plus, on a : \[\lim_{x\to -2^+} (3-x)=5>0 \quad\text{et}\quad\lim_{x\to -2^+} (x+2)=0^+\] donc : \[\lim_{x\to -2^+} \dfrac{3-x}{x+2}={+\infty}\] et comme \(\displaystyle\lim_{x\to {+\infty}} \sqrt{x}={+\infty}\), on conclut : \[\lim_{x\to -2^+} \sqrt{\dfrac{3-x}{x+2}}={+\infty}\]
Ordre et limites de fonctions
Dans toute la suite de cette partie et sauf précision complémentaire, \(a\), \(b\) et \(\ell\) sont des éléments quelconques de \(\overline{\mathbb{R}}\) et \(I\) est un voisinage, éventuellement épointé, de \(a\).
Sauf précision, toutes les fonctions envisagées sont définies sur \(I\).
Théorème
Théorème de l’encadrement Soit \(f\), \(g\) et \(h\) trois fonctions telles que : \[\forall x\in I,\ f(x) \leqslant g(x) \leqslant h(x)\] Si \(\ell \in\mathbb{R}\) et si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=\lim_{x\to a} h(x)=\ell\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)=\ell\).
Preuve
On démontre le théorème dans le cas où \(a={+\infty}\). Les cas \(a={-\infty}\) ou \(a\in\mathbb{R}\) se traitent de manière analogue, en adaptant la définition.
Comme \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=\lim_{x\to a} h(x)=\ell\), on a : \[\forall \varepsilon\in\mathbb{R}_+^\ast,\ \begin{cases} \exists\,A_1\in\mathbb{R}\ / \ \forall x\geqslant A_1,\ \ell- \varepsilon < f(x) < \ell +\varepsilon \\ \exists\,A_2\in\mathbb{R}\ / \ \forall x\geqslant A_2,\ \ell- \varepsilon < h(x) < \ell +\varepsilon \end{cases}\] et alors, en posant \(A=\max(A_1,A_2)\) : \[\forall \varepsilon\in\mathbb{R}_+^\ast,\ \exists\,A\in\mathbb{R}\ / \ \forall x\geqslant A,\ \ell- \varepsilon < g(x) < \ell +\varepsilon\] ce qui prouve que : \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)=\ell\).
Exercice
Déterminer la limite de \(f:x\mapsto \dfrac{\cos(x)+\sin(x)}{x}\) en \({+\infty}\).
Solution
On a : \[\forall x\in\mathbb{R}_+^\ast,\ -2\leqslant \cos(x)+\sin(x) \leqslant 2\]
et donc : \[\forall x\in\mathbb{R}_+^\ast,\ -\frac{2}{x} \leqslant f(x) \leqslant \frac{2}{x}\]
Enfin, on sait que : \[\lim_{x\to {+\infty}} \frac{2}{x}=\lim_{x\to {+\infty}} -\frac{2}{x}=0\]
ce qui nous permet de conclure, grâce au théorème de l’encadrement : \[\lim_{x\to {+\infty}} f(x)=0\]
Remarques
Si \(a\) appartient à \(\mathbb{R}\) et est une borne de \(I\), la limite envisagée dans ce théorème est une limite à gauche ou à droite, selon que \(a=\sup I\) ou \(a=\inf I\).
Ce théorème reste valable dans le cas d’une limite à gauche ou à droite en \(a\) dans le cas où \(a\) est réel.
Attention à la rédaction et ne pas écrire \(\displaystyle\lim_a f \leqslant \lim_a g\leqslant \lim_a h\) avant de conclure. En effet, on ne peut pas écrire \(\displaystyle\lim_a g\) tant que son existence n’a pas été prouvée, ni écrire une égalité ou une inégalité si on n’a pas prouvé que cette limite est finie.
En conséquence immédiate du théorème de l’encadrement, on obtient également cette deuxième version :
Théorème
Soit \(f\) et \(g\) deux fonctions telles que : \[\forall x\in I,\ \left| f(x) \right| \leqslant g(x)\] Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)=0\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=0\).
Théorème de prolongement des inégalités
Soit \(f\) et \(g\) deux fonctions telles que : \(\displaystyle\forall x\in I,\ f(x) \leqslant g(x)\).
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)=\ell\in\mathbb{R}\) et \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)=\ell'\in\mathbb{R}\), alors : \(\ell \leqslant \ell' \rule[0pt]{0pt}{15pt}\)
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)={+\infty}\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)={+\infty}\rule[0pt]{0pt}{15pt}\)
Si \(\displaystyle\lim_{x\to a} g(x)={-\infty}\), alors : \(\displaystyle\lim_{x\to a} f(x)={-\infty}\rule[0pt]{0pt}{15pt}\)
Remarques
Si \(a\) est une borne de \(I\), la limite envisagée dans ce théorème est une limite à gauche ou à droite, selon que \(a=\sup I\) ou \(a=\inf I\).
Ce théorème reste valable dans le cas d’une limite à gauche ou à droite en \(a\) dans le cas où \(a\) est réel.
Attention, par prolongement, une inégalité stricte devient large. Par exemple, on a : \[\forall x\in\mathbb{R}_+^\ast, \frac{1}{x}>0 ,\quad \text{mais} \lim_{x\to {+\infty}} \frac{1}{x} \geqslant 0\]
Théorème de la limite monotone
On suppose que \(a\in\mathbb{R}\cup \{{-\infty}\}\), \(b\in\mathbb{R}\cup\{{+\infty}\}\) et, si \(a\) et \(b\) sont réels : \(a<b\).
Théorème de la limite monotone
Si \(f\) est une fonction monotone sur \(]a,b[\), alors \(f\) admet une limite (finie ou infinie) à droite en \(a\) et à gauche en \(b\).
Remarques
Ce théorème est démontré dans la section Pour aller plus loin .
En pratique, ce théorème sert peu aux concours. On l’utilise le plus souvent pour étudier des fonctions du type \(\displaystyle x\mapsto \sum_{k=0}^{+\infty}u_k(x)\) ou \(\displaystyle x\mapsto \int_a^b f(x,t)\,\mathrm{d}t\), dont on ne sait pas calculer les limites simplement.